Dans la plaine fertile du Souss, le chant matinal des oiseaux résonne au cœur des arganiers centenaires. Un peu plus loin, dans les reliefs du Moyen-Atlas, les torrents cristallins découpent d’imposantes gorges où se cachent encore quelques villages isolés. Au-delà des circuits touristiques classiques, le Maroc recèle une multitude de sites préservés, propices à un tourisme plus doux et respectueux de l’environnement. Depuis quelques années, on observe en effet un réel engouement pour le tourisme vert, porté par une nouvelle génération de voyageurs conscients de l’impact de leurs déplacements.
Un nouveau visage du tourisme marocain
Longtemps, le voyage au Maroc a rimé avec circuit impérial, médinas bouillonnantes et séjours balnéaires. Désormais, une partie croissante des visiteurs – aussi bien locaux qu’étrangers – choisit une approche plus écoresponsable. L’idée est simple : au lieu de se contenter de cocher des lieux emblématiques, ils s’immergent dans la nature et soutiennent des initiatives locales, limitant leur empreinte carbone et favorisant des retombées positives pour les communautés.
Ces voyageurs s’aventurent dans les douars reculés du Rif pour y randonner parmi les champs d’oliviers, ou plantent leur tente près des lacs du Haut-Atlas afin d’observer la faune sauvage à l’aube. D’autres encore préfèrent le littoral atlantique, moins touristique que les plages aménagées, afin de découvrir des côtes préservées où le sable et la dune cohabitent harmonieusement avec des oasis de palmiers nains.
Le soutien aux acteurs locaux
Au-delà des paysages, le tourisme vert consiste aussi à encourager les petits producteurs et les artisans qui vivent sur ces territoires. Ainsi, de nombreux lodges et écolodges ont vu le jour : des maisons d’hôtes construites avec des matériaux naturels, où l’énergie solaire alimente la cuisine et où l’on sert des plats préparés à partir de produits biologiques du terroir.
Dans la région d’Azilal, par exemple, plusieurs coopératives de femmes se sont organisées pour accueillir les visiteurs de passage. Elles leur proposent non seulement des hébergements simples, mais aussi des activités centrées sur le patrimoine local : initiation à la fabrication du pain traditionnel, découverte de la cueillette des herbes médicinales, ou encore participation à la tonte des moutons selon les méthodes ancestrales.
Ces initiatives permettent à la fois de diversifier les revenus des habitants et de préserver des savoir-faire séculaires. Pour les voyageurs, c’est l’opportunité de vivre une expérience authentique, loin du folklore artificiel parfois associé à certains circuits touristiques classiques.
Des gestes simples pour voyager responsable
Voyager vert ne signifie pas forcément renoncer au confort ni rogner sur la magie d’un séjour marocain. Il s’agit avant tout d’adopter quelques réflexes simples. Par exemple, privilégier les déplacements en transports collectifs ou en covoiturage pour réduire son impact environnemental. Dans certains cas, il est même possible de louer un vélo tout-terrain ou un VTT électrique afin d’explorer les villages alentour sans polluer.
Sur place, éviter de gaspiller l’eau est primordial. Dans certaines zones rurales du Maroc, l’eau reste un bien rare, et les habitants doivent composer avec des réserves limitées. Participer à la protection des écosystèmes et des espaces naturels est tout aussi essentiel : on emporte systématiquement ses déchets, on se renseigne sur les sentiers balisés pour ne pas piétiner une flore fragile et on ne perturbe pas la faune en s’approchant trop près des animaux sauvages.
L’expérience d’un guide de montagne
Dans la vallée d’Anergui, au nord de Béni Mellal, Omar, guide local depuis dix ans, a vu évoluer les mentalités. « Il y a encore cinq ans, je guidais essentiellement des groupes de touristes étrangers, très attirés par l’aspect éco-responsable. Mais depuis deux ans, j’accueille aussi des familles marocaines venues de Casablanca ou de Fès, qui veulent quitter la ville le temps d’un week-end. On part en randonnée, on dort sous la tente, on cuisine sur un petit réchaud… Le soir, on partage un tajine fait maison. On se rend compte que la nature est un trésor qu’il faut préserver. »
Pour Omar, cette évolution est positive : non seulement elle valorise son travail, mais elle contribue aussi à dynamiser l’économie locale. De plus en plus de jeunes du village s’intéressent au métier de guide ou de porteur, tandis que d’autres se lancent dans la production et la vente de miel ou de fromages artisanaux. « Les voyageurs recherchent aujourd’hui l’authenticité », explique-t-il. « Ils veulent voir la vraie vie du douar, comprendre comment on cuisine le khobz traditionnel, ou ce que représente l’hospitalité berbère. »
Comment trouver son séjour responsable
À première vue, organiser un voyage vert peut sembler complexe. Pourtant, de nombreuses sources d’information existent. Sur internet, divers blogs et associations répertorient les hébergements labellisés ou les circuits responsables à travers le Maroc. Les plateformes d’annonces, telles que Qui Cherche Quoi, regorgent aussi d’offres de locations et de propositions de séjours, parfois méconnues du grand public.
Certains voyageurs publient des retours d’expérience détaillés, avec photos, conseils et même contacts directs des hôtes. Cette transparence permet d’éviter les mauvaises surprises et de choisir un séjour adapté à son style de voyage (solo, famille, couple, amis…). Il est recommandé de prendre le temps d’échanger avec les propriétaires ou les gérants avant de réserver, pour vérifier que les pratiques affichées (énergie renouvelable, gestion des déchets, circuit court pour l’alimentation) sont bien mises en œuvre au quotidien.
Une tendance qui s’inscrit dans la durée
L’essor du tourisme vert témoigne de la volonté de plus en plus de personnes de voyager autrement, en harmonie avec les réalités locales. Le Maroc, grâce à sa diversité de paysages et à l’accueil chaleureux de ses habitants, possède tous les atouts pour devenir un pôle majeur de l’écotourisme en Afrique du Nord.
Bien sûr, des efforts restent à faire, notamment en matière de gestion des déchets et d’infrastructures durables dans certaines régions reculées. Les autorités locales, conscientes des enjeux, multiplient les programmes de développement rural, tout en sensibilisant la population à la préservation de l’environnement.
Conclusion
Qu’il s’agisse d’une randonnée sportive dans l’Atlas, d’un séjour immersif chez l’habitant dans la vallée du Drâa ou d’une exploration lente de la côte atlantique à vélo, le tourisme vert au Maroc offre une expérience riche de rencontres et de découvertes. Voyager responsable, c’est contribuer à soutenir les communautés locales, protéger les paysages et partager des moments d’échange inoubliables. Et en feuilletant les offres sur Qui Cherche Quoi, on réalise vite que le Royaume n’a pas fini de dévoiler ses trésors, à condition de savoir les aborder avec respect et curiosité.
Le « nouveau » tourisme qui s’épanouit au Maroc n’est pas une mode passagère, mais bien une réalité à part entière, ancrée dans le désir de vivre des vacances plus vraies, plus solidaires et plus soucieuses de la nature. Il appartient à chacun de s’inscrire dans cette démarche vertueuse, pour que le Royaume préserve ses beautés naturelles et son patrimoine culturel, tout en faisant vivre ceux qui le font rayonner.